Tu ne vendras point la peau de l'Hiver avant la dernière neige !
Telle est l'inscription qui devrait être écrite dans tous les prospectus qui parlent du Québec. Ici les saisons se chevauchent, chacune ne voulant pour rien au monde laisser sa place à la suivante. C'est une compétition où tous les coups sont permis. Et à ce petit jeu, l'Hiver joue à domicile avec l'avantage du terrain et le support populaire. Son ombre se profile les nuits de la fin septembre. Au petit matin, on note sa présence par la couche de gel qui s'évapore aux premières heures de la journée, comme pour dire : "attention, me voila". Les Québécois nomment la courte périodre qui suit les gélées nocturnes "été indien", une façon poétique d'appeler le répit offert par l'hiver.
Puis le couvercle de verre du congélateur se referme, et le thermostat s'emballe, on croirait qu'un enfant joue avec.
6 mois plus tard, comme si ca n'avait pas été assez long, ce maudit Hiver refuse de laisser son trône au Printemps, qui l'a pourtant reçu officiellement depuis le 20 mars ! Et aujourd'hui 9 mai, il neige par 2°C. Pour bien comprendre, c'est pas un ou deux flocons qui tombent gentiment comme dans les contes de Noël. C'est plutot une pluie mélée de gros flocons tels des morceaux de coton, amené par un vent fort qui t'écrase dans l'face c'maudit flocon.
Tabernacle, c'calice d'Hiver va-t-il s'en retourner chez lui ?
J'en perds mon français ...